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Comment utiliser les normes IFRS pour faire converger les méthodes comptables au sein de groupes internationaux ?

L’apparition de normes communes

Depuis plus de trente ans, avec la création de l’organisme international chargé de l’élaboration des normes comptables internationales, l’IASB (International Accounting Standards Board), l’objectif d’un langage comptable universel a été poursuivi. Les normes internationales d’information financières (IFRS), associées aux normes comptables internationales (IAS), sont en passe de devenir le référentiel incontournable de la comptabilité des entreprises mondiales.

En effet, les sociétés européennes cotées ont l’obligation depuis janvier 2005 de tenir leurs états financiers consolidés sous les normes comptables IAS.

La crise financière, qui a touché les économies mondiales à partir de 2008, a conduit le G20 à intervenir en matière comptable lors de son plan d’action de novembre 2008 sur le renforcement de la transparence et de la responsabilité : quatre des cinq actions d’urgence qui ont été préconisées concernent l’usage des normes comptables.

Plus de 150 pays appliquent les normes internationales dans le monde. Pourtant, force est de constater qu’aujourd’hui, nombre de groupes internationaux ne parviennent pas à appliquer ces normes dans toutes leurs filiales.

Pays appliquant les normes IFRS (Source : www.ifrs.org)

Concrètement, chaque pays dispose de sa propre comptabilité et de ses propres normes. Il y a donc presque autant des comptabilités que de pays.

Dès lors, comment comparer la situation de plusieurs entités pour lesquelles les règles de comptabilisation sont différentes ? De même, comment agréger et/ou consolider les informations lorsque ces méthodes sont hétérogènes et qu’il n’existe pas de cadre commun ?

C’est pour répondre à ces questions que la mise en place et l’application des normes internationales au sein de leurs filiales constituent un enjeu important pour les entreprises et permettent, parallèlement à la règlementation locale, de disposer d’un langage commun à tout le groupe.

Un défi pour les entreprises

Indéniablement, la mise en place de telles mesures permet d’obtenir une compréhension simplifiée des chiffres de l’ensemble de ses filiales.

L’exemple le plus parlant est sans doute la comparaison d’états financiers. Transposés en IFRS, cette comparaison est grandement facilitée par l’utilisation d’un référentiel commun : cette traduction permet à la fois de conserver les spécificités de chacune des entités à travers les méthodes règlementaires locales, mais également de mettre à disposition une vision uniforme au du point de vue du groupe.

L’agrégation et la mise à disposition de rapports globaux se trouvent également facilitées par la mise en place des ces normes.

Ces simplifications sont donc génératrices d’une efficacité accrue dans le processus de production d’états financiers et donc de réduction de coûts, mais également en termes de communication en interne au sein du groupe ou vers l’extérieur aux autorités règlementaires.

Si l’implémentation des normes IFRS à tous semble n’apporter que des bénéfices, il est important de prendre en considération les obstacles qui doivent être levés à court terme.

En premier lieu, les coûts de mise en place sont souvent élevés en raison de la nécessité d’adapter les systèmes d’information et de former les utilisateurs à ce nouvel usage. De plus, le facteur humain peut également être difficile à surmonter : comme tout changement, la modification de normes comptables peut susciter de l’appréhension au sein des équipes métier. Enfin, l’ajustement aux spécificités locales peut s’ajouter à la difficulté de l’adoption d’un cadre unifié.

Les enjeux de sa mise en place.

Pour répondre aux enjeux de convergence et limiter le temps d’implémentation et par conséquent, le coût de mise en place, il est important de bien planifier les étapes nécessaires au bon déroulement du projet.

En premier lieu, il est indispensable d’identifier les axes d’analyses et de reporting que l’entreprise aura à développer. Ces besoins sont spécifiques à chaque groupe et à son secteur d’activité et doivent à la fois couvrir le suivi de son cœur de métier, mais également des fonctions dites « support ».

Cette phase nécessite un rapprochement entre la fonction finance et les métiers afin d’identifier les données plus pertinentes à traiter : l’objectif n’est pas de traiter de la donnée, mais bien d’assurer un meilleur pilotage de celle-ci au profit des métiers et leur apporter ainsi de la valeur.

Afin de tester les hypothèses retenues et les valider, il est préférable de réaliser une première expérimentation sur un périmètre connu qui fera office de POC (Proof of Concept). Le POC pourra être réalisé avec le support d’une entité disposant d’une forte maturité en termes de maitrise des processus financiers, permettant ainsi de mettre en application les hypothèses retenues sur les cas généraux, mais également explorer et affiner l’approche nécessaire au traitement des cas spécifiques ou locaux.

Dans un second temps et pour assurer le bon déploiement de ce projet de convergence comptable, il est clé de démontrer son intérêt et ses bénéfices niveau local. S’il n’apporte des bénéfices qu’au groupe en central, il sera difficile de mobiliser des équipes pour un projet dont ils ne verraient pas l’intérêt à leur niveau. Le soutien du management et l’adhésion des équipes sont comme toujours deux éléments primordiaux qui conditionnent l’avancement et la réussite de tout projet.

Le choix de l’entité pilote doit être également motivé par les rationalités politiques, notamment en intégrant la capacité d’influence de l’entité choisie pour adopter, tester et diffuser les bénéfices de ce projet aux autres filiales.

Un accompagnement adapté doit permettre d’assurer le bon déploiement des outils, le transfert de compétences ainsi que la méthodologie vers les différentes filiales tout au long du projet.

Ainsi, les déploiements successifs au sein des filiales feront à terme converger les visions et permettront aux équipes de se recentrer sur des tâches à plus fortes valeurs ajoutées telles que l’analyse des données financières remontées au format IFRS.

La fonction Finance apporte alors toute son expertise auprès des métiers à travers des analyses et des prévisions, laissant les tâches de collectes et traitement des données aux outils mis en place.

En résumé

  • Les normes IFRS sont devenues la référence mondiale en matière de comptabilité pour les entreprises mondiales.
  • Appliquées en parallèles des méthodes comptables locales, les normes IFRS permettent aux groupes d’uniformiser les informations provenant de leurs différentes filiales, permettant ainsi un suivi et une analyse facilitée
  • Le défi pour le groupe est alors de mettre en place ce projet de transformation au sein de ses entités tout en démontrant la valeur que cela pourra apporter, exploitant ainsi le plein potentiel de la fonction finance.

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